Armée passagère
Une armée alignée là devant
Prête et patiente
Tous réunis là, face au vent
Mais tous arrêtés devant cette descente
Le soleil est recouvert
Par un manteau de nuage d’hiver
La pluie n’apparaît pourtant pas
Mais l’humidité se sent déjà
Le sol est sec
Le sol est vert
En attendant que soit foulée cette terre
Le souffle caresse cette herbe verte
Elle se plie et se tord mais fait avec
Ce sol attend car la marche est bientôt ouverte
Leur regard est fixe
Il ne bouge pas, même à peine
Peut-être dans leurs cœurs un peu de haine
Mais leur volonté, elle, existe
Celui qui pourrait être le chef s’avance
Et le reste derrière suit la danse
Son pas peu sûr
Ne se remarque pas au travers de l’armure
Son âme guidée par un cœur d’acier
Eduqué à porter épée et bouclier
Il n’a jamais connu
Ce qu’un homme sans guerre aurait vécu
Son cœur n’a plus de sensibilité
Ce qui guide sa vie et cette armée
Ce sol si brillant
A perdu maintenant
Sa splendeur d’avant
L’herbe poussée par ce vent froid
Est maintenant écrasée par ces hommes sans effroi
Le vent retient maintenant son souffle
L’avenir de cette terre
Se joue sur cette ultime guerre
Son passé autrefois adulé
Retenu et éduqué
Sa connaissance désormais s’essouffle
Le ciel laisse s’échapper
Un rayon qui vient éclairer
Ce sol maintenant dévasté
Par le passage de cette armée
Elle est partie au loin
Ecraser d’autres terrains
Peut-être pour leur bien
Mais aujourd’hui plus aucun
N’a sa propre vie en main…